« Sculpteur, orfèvre, graveur, Bill Reid est tout cela à la fois, et poète… L'art traditionnel de la côte Nord-Ouest se distingue surtout par la sculpture et le récit. Les sculptures et les bijoux de Bill prêtent de nouvelles formes aux mythes et à l'esprit de l'art de la côte Nord-Ouest. »
Harry Hawthorn, professeur émérite d’anthropologie, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver
Bill Reid, l'un des plus grands orfèvres et sculpteurs sur bois du Canada, a beaucoup fait pour attirer l’attention sur les grandes réalisations artistiques des peuples autochtones du pays. Né d’une mère haïda et d’un père germano-écossais, ce n'est qu’au début de son adolescence qu'il apprend qu'il est « autre chose qu’un Blanc nord-américain comme les autres ».
En 1943, il commence alors à se rendre chaque année dans le village de sa mère, à Skidegate, dans les îles de la Reine-Charlotte. Là, il renoue avec les traditions de ses ancêtres auprès de son grand-père Charles Gladstone, un excellent constructeur de bateau qui a été l'apprenti du grand sculpteur et orfèvre haïda du XIXe siècle, Charles Edenshaw.
Au cours de sa carrière d’animateur radio à la CBC, à Toronto, au début des années 1950, il étudie la joaillerie et finit par combiner les techniques européennes avec la tradition artistique haïda. Au cours des cinquante années suivantes, il adopte de nombreuses formes artistiques et crée plus de 1 500 œuvres.
Il célèbre et défend les Haïdas, et se sert de sa renommée pour appuyer leurs revendications territoriales. À sa mort en 1998, les Haïdas ramènent sa dépouille dans le village ancestral de sa mère, Tanu, à bord du « Lootaas ».
On se souviendra de lui pour avoir insufflé des idées et des formes d’expression modernes dans les traditions haïdas, et avoir influencé des artistes émergents et jeté des ponts durables entre les Premières nations et les autres peuples.